Facilitation, un métier (pas si) facile

Le 21 mai 2025

© Charlène Gonnet Colson - Guilde de l'innovation
© Charlène Gonnet Colson - Guilde de l'innovation

À l’occasion d’une nouvelle édition des "Regards croisés" organisée par la Fabrique de l’Innovation le 20 mai, deux professionnels, Yohan Hecquet (change designer, fondateur de la Guilde de l’Innovation) et Alexia Morales (facilitatrice à la Fabrique de l’Innovation), ont partagé leurs visions d’un métier en pleine expansion : la facilitation.

Un rôle clé dans les dynamiques collectives

Ni consultant, ni coach, ni formateur, le facilitateur se distingue par sa posture singulière : il crée un cadre favorable à l’intelligence collective, sans imposer de contenu. Son rôle : faire émerger des idées, structurer les échanges et accompagner un groupe vers un objectif défini. La posture du facilitateur est toutefois loin d’être figée. Elle oscille entre neutralité, écoute active et parfois implication plus forte lorsque l'accompagnement s'oriente vers du co-design.
Le facilitateur ne détient pas la solution, il rend les choses possibles pour que le groupe atteigne ses objectifs.
Yohan Hecquet, fondateur de la Guilde de l’Innovation

L'art de la préparation pour une facilitation réussie

Les intervenants se sont accordés sur un point : une séance efficace repose sur une préparation rigoureuse en amont : compréhension fine du besoin, choix des outils, construction d’un déroulé précis… avec, en parallèle, la capacité à tout réadapter en temps réel.
De la même manière, pas de miracle collectif sans intention claire ! L’efficacité d’une séance dépend du cadrage initial : poser un objectif clair, inviter les bonnes personnes à ce temps collectif, oser dire non lorsqu'une séance d'intelligence collective n'est pas la bonne réponse par rapport à l'objectif de départ... sont autant d'éléments à poser en amont d'une séance.

La réussite, c’est quand le groupe se met en mouvement sans toi après la session.
Yohan Hecquet, fondateur de la Guilde de l’Innovation


Des compétences humaines avant tout

Écoute active, empathie, intelligence situationnelle : autant de "soft skills" essentielles selon nos deux intervenants. Savoir détecter les signaux faibles, canaliser les tensions, distribuer la parole équitablement ou repositionner un groupe sont autant de gestes-clés du métier qui s'apprennent et s'améliorent par la pratique.

Un bon facilitateur, c’est quelqu’un qui sait quand intervenir, quand s’effacer… et surtout comment faire avancer un groupe, même quand ça déraille.
Alexia Morales, facilitatrice à la Fabrique de l’Innovation

Un levier stratégique pour les organisations

De plus en plus intégrée dans les organisations publiques et privées, la facilitation se professionnalise. Face à la complexité croissante des projets et à la nécessité d’impliquer des acteurs multiples, la facilitation tend à devenir une compétence transversale stratégique, intégrée par les managers ou les chefs de projet, qui se forment à ces pratiques et les mobilisent dans le cadre de projets collaboratifs.
Le facilitateur sera de plus en plus une casquette, complémentaire d’autres expertises. Alexia Morales, facilitatrice à la Fabrique de l’Innovation