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La pluridisciplinarité : un atout dans le processus créatif

Le 27 octobre 2021

La pluridisciplinarité permet d’aborder un sujet d’étude, une problématique selon différents points de vue. Dans une démarche de professionnalisation, l’enseignement supérieur s'est emparé de cette approche qui fait directement écho à l’ADN de la Fabrique de l’Innovation et aux formats créatifs qu'elle anime avec étudiants et entreprises.

L’intelligence collective, au cœur de la pluridisciplinarité

Travailler à plusieurs n’est pas instinctif. Selon Emile Servan-Schreiber, auteur de « Supercollectif, la nouvelle puissance de nos intelligences », il existe plusieurs raisons à cela : le souhait de vouloir agir plutôt que de réfléchir, la crainte de se sentir obligé de suivre les conseils reçus ou contradictoires, vouloir être libre de faire ses propres erreurs, le fait de sous-estimer les expériences des autres…

Or en l’absence de groupe, notre cerveau est capable de répondre différemment à un problème d’un jour à l’autre. En intégrant une variété de points de vue, en plus d’une variété d’expertise, les biais cognitifs s’annulent, et l’intelligence collective est renforcée.

La pluridisciplinarité dans l’enseignement supérieur

Dans un monde en constante évolution, l'approche pluridisciplinaire est pertinente pour répondre aux enjeux sociétaux, à la fois complexes, transversaux et multi-facteurs. L’enseignement supérieur, dans un souci de rendre l’enseignement plus professionnalisant et de développer l’esprit d’entreprendre, s’oriente de plus en plus dans cette voie.

En mobilisant des équipes multiculturelles et pluridisciplinaires d’étudiants autour de projets d'entreprise, quels sont les avantages et points de vigilance à avoir tête ? Quels sont les facteurs clés de succès pour permettre aux enseignants de mettre en œuvre efficacement ces projets ? C’est à ces questions que le comité technique d’enseignement supérieur et de l’entrepreneuriat, co-animé par la Fabrique de l’Innovation et Saint-Etienne Métropole, a tenté de répondre le 30 septembre 2021.

Plaisir de faire et pédagogie active

Lors de ce comité technique dédié à la pluridisciplinarité dans l’enseignement supérieur, trois expériences inter-établissements ont été présentées :
  • Aurasmus : un workshop pluridisciplinaire avec quatre écoles stéphanoises (emlyon business school, Ecole des Mines de Saint-Étienne, École Supérieure d’Art et de Design de Saint-Étienne et École Nationale Supérieure de la Sécurité Sociale) sur des projets entreprises relatifs au mieux-être dans les établissements de soins, l’amélioration de la collecte de sang, ou encore le modèle de pharmacie rurale
  • 48h pour faire vivre des idées® : un challenge d’idéation de 48h en équipes pluridisciplinaires d'étudiants, animé par la Fabrique de l’Innovation à Saint-Etienne
  • Sensibiliser au tri dans le quartier Manufacture à Saint-Etienne à travers un projet pluri-établissements avec l’École Supérieure d’Art et de Design de Saint-Étienne, la Faculté des Sciences (Master éthologie/écologie) et Télécom Saint-Etienne (Master design de communication)
Selon les intervenants, l’un des facteurs de réussite de ces projets est le plaisir. De celui-ci dépendra la qualité des rendus et l'engagement personnel de chacun : enseignants, étudiants, organisateurs... C'est pourquoi le choix du sujet à traiter par les étudiants est primordial pour leur implication. De même, les enseignants doivent être convaincus de la démarche car ils seront amenés à s'impliquer fortement dans le pilotage. Les intervenants ont également souligné l’importance de se mettre d’accord avec les entreprises sur la nature et le degré de maturité des livrables attendus (s’agira-t-il d’un prototype ? d’une idéation ?).

La valeur ajoutée d'un projet pluridisciplinaire est multiple, à la fois pour les entreprises faisant appel aux étudiants (qualité des livrables rendus, approche transversale d’une problématique…), mais également pour les étudiants : ouverture et décloisonnement, développement d’un esprit d’entreprendre, de créativité, de capacité à travailler en équipe… Ces interactions pluridisciplinaires leur permettent de se familiariser dès à présent avec ce que sera leur future vie professionnelle dans laquelle ils seront amenés à travailler avec des profils variés, issus de différents secteurs, âges, culture.

Mettre en place les conditions favorables à la créativité

Mais si réunir des étudiants issus de différentes disciplines et établissements autour d’un même projet est une chose, les engager tous à égalité dans un processus créatif en est une autre. Comment faire travailler ensemble un étudiant en Management du Développement Stratégique et Environnemental avec un étudiant en ingénierie textile ? Comment faire en sorte que chacun se sente légitime et perçoive sa valeur ajoutée même si le sujet n’est pas en lien direct avec sa formation ?

Dans les challenges pluridisciplinaires qu’elle organise, comme Demain le Textile, la Fabrique de l’Innovation constitue en amont les équipes et s’appuie sur un déroulé formalisé permettant aux étudiants de faire d’abord connaissance entre eux (« warm up »). A travers des exercices de team building et des ice-breaker, ils sont amenés à identifier leurs points communs au-delà de leur formation. Puis vient le temps de l’idéation en équipe (divergence et convergence) afin de parvenir à une idée aboutie éventuellement maquettée qui sera ensuite présentée devant un jury de professionnels.

C'était surprenant de voir avec quelle rapidité on a réussi à créer des affinités avec les étudiants d'autres formations au sein de notre équipe.
Raphaël Genevois, étudiant à l'IAE Lyon en Management Qualité et Développement durable et participant du challenge Demain le textile 2021