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Portrait

PORTRAIT DE MAKER #1 - Zoé Dumond

Le 6 février 2022

Zoé Dumond
Zoé Dumond

Ils et elles sont entrepreneurs et entrepreneuses, passionnés, curieux, créatifs... Adeptes du "Do It Yourself", du partage de savoirs et des nouvelles technologies, ces "makers" ont trouvé dans les FabLabs de la Fabrique de l'Innovation à Lyon et à Saint-Étienne de quoi laisser libre court à leur imagination. Aujourd'hui, ils/elles vous racontent leur histoire.

Qui es-tu ?

Je m’appelle Zoé Dumond, j'ai étudié à l’Ecole Supérieure d'Art et de Design de Saint-Etienne (ESADSE) jusqu’à la licence en option Art - illustration et gravure. Ensuite j’ai fait un CAP couture, puis j’ai appris en autodidacte la broderie et le cuir. Aujourd’hui je créé des objets inspirés de l’iconologie médiévale, plus dans une démarche artisanale qu’artistique. J’aime travailler le cuir qui est malléable, tout comme la fibre via la broderie qui permet de créer du volume, de la texture.

A qui sont destinées tes créations ?

Je vends mes créations sur des salons et dans des boutiques spécialisés sur l’univers médiéval, mais aussi auprès de professionnels du spectacle à travers la création de costumes par exemple.

Comment t'es tu retrouvée à pousser les portes du FabLab de la Fabrique de l’Innovation à Saint-Etienne ?

J’ai découvert le FabLab lors de mes études à Saint-Etienne car le FabLab était situé juste à côté de l’école. Lorsque j'ai commencé mon activité, j'ai pu me former à la brodeuse numérique grâce à l'une des bénévoles de Zoomacom/OpenFactory, l'association qui co-gère le FabLab avec la Fabrique de l'Innovation. Une connaissance en appelant une autre, j’ai appris au fur et à mesure à utiliser la découpe laser, à m'intéresser à l’électronique pour faire des circuits électroniques brodés… Je peux être indépendante jusqu’à me fabriquer mes machines et ça c’est merveilleux ! Maintenant je n’envisage plus de ne pas travailler dans un FabLab.

Quel est la première chose que tu as réalisée au FabLab ?

C’était une couverture de livre en fourrure réalisée sur la brodeuse à commande numérique.

Quelle est la technique ou machine que tu préfères dans le FabLab ?

La brodeuse à commande numérique bien sûr !

Quels sont tes projets en cours et à venir ?

En ce moment, je suis dans des expériences de matière et de texture. Je travaille sur un logiciel qui fait des calculs de densité, je note les tensions, je teste des fils de différentes grosseurs, jusqu’à obtenir le résultat souhaité. Grâce au FabLab, je peux me permettre de tester des solutions techniques précises, d'expérimenter.

Qu’est-ce qui te plaît dans l’univers du FabLab ?

Tout bêtement, c’est de ne pas être seule ! De pouvoir dialoguer avec d’autres corps de métiers, s’échanger des savoirs, des solutions, se pousser à aller sur des terrains que l’on n’aurait pas envisagés… C’est vraiment stimulant ! Toute seule, on peut vite tourner en rond. Cela me permet aussi d'avoir des liens vers des fournisseurs, d'avoir accès à une matériauthèque, de bénéficier de conseils du FabManager...
Je suis sincèrement heureuse d’avoir le FabLab dans ma pratique. Plusieurs adhérents du FabLab m’ont transmis leur savoir-faire sans rien attendre en retour. Quand je demande comment je peux rendre l’appareil, on me répond « en apprenant aux autres ! ». C’est très sain, et ça redonne du sens à son travail. Le FabLab m’a fait gagner 10 ans d’apprentissage !

Quelles compétences/techniques as-tu apprises au FabLab ?

En plus de la brodeuse numérique, je suis en train d’apprendre à utiliser l’impression 3D pour me fabriquer des outils comme la presse pour presser des motifs que j’aurais dessinés. J’aimerais aussi apprendre à utiliser la découpe laser pour découper des patrons, ou la découpe jet d’eau pour fabriquer des presses, pour me délester de tâches manuelles, faire plus de volume.

Selon toi, quel type de « maker » es-tu ?

Je suis une maker « boîte à outils », j'aime chercher un peu partout des idées, des techniques, des solutions…

Un conseil pour celles et ceux qui hésitent à rejoindre un FabLab ?

Il peut y avoir une méfiance par rapport aux outils numériques, en particulier dans l’artisanat. Dans mon cas, les savoir-faire ancestraux peuvent côtoyer les nouvelles technologies, c’est un outil comme un autre !

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