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Retour sur la Table ronde « Open innovation : Quels acteurs, leviers, outils mobiliser pour que ça marche ? »

Le 9 juillet 2021

De par ses missions, la Fabrique de l’Innovation est convaincue que l’ouverture est une composante incontournable de l’innovation. C’est d’ailleurs l’une de ses ambitions : créer des ponts entre le monde académique et le monde de l’entreprise. Le sujet de l’open innovation dépasse bien sûr la Fabrique de l’Innovation et constitue un réel enjeu d’actualité et de société comme l'ont démontré les quatre intervenants de notre table ronde sur l'open innovation, organisée le 28 juin à la D-Factory à Saint-Etienne

Quelle différence entre l’innovation et l’open innovation ?

Comme l’a souligné en introduction Jean-Michel Degeorge, Chercheur en innovation et entrepreneuriat à l’Ecole des Mines de Saint-Etienne : « Pour qu’il y est une innovation, il faut qu’il y ait une acceptation sociale de l’invention. », l'innovation technologique ne représentant que 4 à 5% des innovations d'entreprises.
L’open innovation, quant à elle, est un processus par lequel l’entreprise peut innover. Elle prend en compte l’ensemble des parties prenantes internes mais aussi externes : clients, fournisseurs, usagers…
Or comme l’a précisé Benjamin Fournel, associé chez IQuandA, cabinet de conseil en stratégie des entreprises :
 Une innovation est réussie quand elle créé de la valeur et qu’elle permet de faire collaborer ensemble toutes les parties prenantes, et non plus uniquement la cellule innovation d'une organisation.

Comment différencier une démarche collaborative de l’open innovation ?

D’après Aura Hernandez, Fondatrice-associée de Psykolab : « La collaboration est une étape de l’open innovation. » S’appuyant sur son bagage en psychologie sociale, Aura Hernandez a rappelé lors de cette table ronde l’importance de la dynamique de groupe, et de la tendance à aller vers plus de coopération lorsqu’un groupe donné suit des enjeux communs.

Qu’implique l’open innovation en termes de posture ?

Pour Benjamin Fournel : « La posture pour pratiquer l'open innovation repose sur 3 principes clés : la sécurité psychologique de pouvoir s’exprimer librement et de se tromper, l'écoute qui va de pair avec l’échange, et enfin la curiosité. »

Une affirmation complétée par Jean-Michel Degeorge :
Se lancer dans un processus d'open innovation, c'est nécessairement prendre des risques. C’est aussi être dans une posture de construction, c’est-à-dire ne pas attendre qu’une opportunité se présente à nous mais construire l’innovation de demain. Et cela, tout le monde peut le faire.
Jean-Michel Degeorge a par ailleurs souligné le fait que les écosystèmes les plus innovants étaient souvent ceux qui étaient proches de la recherche. Et d’ajouter que « La valeur nouvelle que l’entreprise peut créer vient du mélange d’acteurs différents qui travaillent ensemble. »

Est-ce si facile de changer ?

Aura Hernandez a rappelé l’importance de créer les conditions du changement, et de déconstruire les « croyances limitantes » pour travailler sur les freins comportementaux comme la peur du changement.
S'appuyant sur son expérience personnelle dans l'élaboration de "bivouacs numériques" pour accompagner les travailleurs sociaux, et leur méfiance première vis à vis des outils numériques, Cédric Claquin, Fondateur de 1D Lab et Professeur associé à l’Université Lyon 2, a souligné la nécessité de partir des pratiques des usagers pour éviter leur réticence face au changement.

Sur quels outils s’appuyer pour une démarche d'open innovation ?

Les intervenants ont cité plusieurs outils et ressources sur lesquels s’appuyer comme la force du collectif, la création d'un lieu où les collaborateurs se sentent libres de proposer des idées, une approche centrée sur les usagers grâce au design thinking et méthodes de créativité... Ces outils pouvant être intégrés dans une stratégie ou une structure déjà existante. Une démarche d’open innovation doit également s'appuyer sur l'analyse et la réflexion, capacités qui se travaillent et se renforcent dès le plus jeune âge.
Des dispositifs comme les Pôles territoriaux de coopération économique permettent également de fédérer, sur un territoire donné, des entreprises et réseaux de l’économie sociale et solidaire avec des PME socialement responsables, des collectivités locales, des centres de recherche et organismes de formation, autour de projets innovants de développement local durable.

Le porteur de l'innovation sera légitime auprès des autres contributeurs si cette ambition est partagée auprès des usagers, des citoyens, etc. C'est la condition pour que l'innovation tienne dans le temps.Aura Hernandez, Fondatrice-associée de Psykolab

Cette table ronde était organisée à l'occasion du mois évènementiel "L'innovation prend ses quartiers d'été" organisée par la Fabrique de l'Innovation à la D-Factory à Saint-Etienne du 1er au 30 juin 2021.



Captation réalisée par Impact Audiovisuel